L’élaboration d’un pacte européen de l’immigration sera l’une des priorités de la présidence française de l’Union européenne, a déclaré Nicolas Sarkozy, qui a invité l’Allemagne à travailler main dans la main avec la France durant cette période.
« Il faut élaborer un pacte européen de l’immigration », a déclaré le chef de l’Etat lors d’une convention de l’UMP sur l’Europe, dont la chancelière allemande Angela Merkel était l’invitée d’honneur.
Ce pacte impliquera « que chaque pays s’interdit des régularisations massives sans avoir l’autorisation des autres », a-t-il souligné devant plusieurs centaines de responsables du parti réunis à la salle de la Mutualité.
« Je demande que lorsqu’un pays européen accepte un réfugié politique, cette acceptation vaille dans tous les autres pays mais que lorsqu’un pays européen refuse un réfugié politique, ce refus vaille pour tous les autres pays », a-t-il expliqué, estimant en outre que l’Europe n’avait « pas d’autre choix que d’aider l’Afrique à se développer ».
« L’attente est forte, l’attente est réelle et j’ai vraiment l’espoir que le président de la République puisse faire adopter ce pacte », avait déclaré plus tôt à la tribune le ministre français de l’Immigration, Brice Hortefeux.
A cinq mois du début de la présidence française de l’Union européenne, le 1er juillet, Nicolas Sarkozy a prôné une coopération étroite avec Berlin pour en assurer le succès.
« Je proposerai à Angela Merkel de travailler avec la présidence française main dans la main », a-t-il dit. « L’Europe a besoin de la coopération entre nos deux pays ».
Quelques minutes plus tôt, la chancelière avait elle-même proposé son appui. « Nous sommes prêts à vous aider comme vous nous avez aidés à réussir la présidence allemande », a-t-elle dit.
C’est sous cette présidence, au 1er semestre 2007, qu’a été nourrie l’idée d’un traité européen simplifié permettant de sortir l’Europe de deux ans d’impasse consécutive aux « non » français et néerlandais à la Constitution européenne.
Lors de leurs interventions respectives à la Mutualité, le président et la chancelière ont réaffirmé leur opposition à l’adhésion d’Ankara à l’Union européenne. « Je veux être l’ami de la Turquie mais je dis que la Turquie n’a pas sa place en Europe parce qu’elle se trouve en Asie mineure », a dit Nicolas Sarkozy.
Partisante d’un partenariat privilégié avec les Turcs, Angela Merkel a quant à elle refait part de ses doutes quant à l’idée française de créer une Union méditerranéenne dont Ankara serait un élément-clef.
« On ne peut pas faire en sorte que certains s’intéressent à la Méditerranée et d’autres à l’Ukraine », a-t-elle fait valoir.
(source: Reuters)